mardi 27 août 2013

NON A LA GUERRE EN SYRIE

NON A LA GUERRE EN SYRIE

Je me suis imposé un principe : de ne pas faire de politique sous le nom que je porte ici. Mais cette fois, il ne s'agit plus de politique, ce qui est en cause, c'est l'honneur de mon pays, c’est la survie de la communauté chrétienté de Syrie, la plus ancienne au monde.

La France s'apprêterait, dit-on, à bombarder, de concert avec les États-Unis et la Grande-Bretagne, le "régime de Saddam Hussein" - pardon "le régime de Bachar el-Assad (le lapsus étaitt volontaire, vous vous en doutez bien). C’est-à-dire, parlons franc, à massacrer le peuple syrien. Ce peuple auquel la lient des liens anciens, plus anciens encore que le mandat de la SDN.

Du gaz sarin a été employé, arme des lâches, comme l'ypérite durant la Grande Guerre. Par qui ? ON N'EN SAIT ENCORE RIEN. La presse occidentale unanime accuse
Bachar el-Assad. Sans preuves. Ou avec des preuves aussi "fiables"que pour l'Irak. L'Irak, vous vous souvenez ? Les preuves étaient là, irréfutables, les États-Unis, hérauts de la vérité, l'affirmaient. Les mêmes États-Unis, hérauts de la liberté, allaient l'apporter au peuple irakien opprimé. Et le peuple irakien a été "libéré", on sait comment. On a su ensuite que les preuves avaient été fabriquées. Quant à l'Irak "libre", on voit tous les jours les résultats : ce ne sont que tueries, massacres... entre chiites et sunnites, certes, mais aussi éradication des communautés chrétiennes. Ah, elle est belle, la pax americana !

Et la Libye ? J'avoue que j'étais pour l'intervention militaire, car Kadhafi était vraiment fou. Mais quel est le résultat ? le même qu'en Irak. Sauf que cette fois, les États-Unis n'y étaient pour rien.

Et c'est cela qu'on veut reproduire ? Messieurs Obama, Cameron et Hollande, vous arrive-t-il de prêter l'oreille aux autorités religieuses chrétiennes ? TOUTES SANS EXCEPTION DENONCENT LA FOLIE DANGEREUSE QUE SERAIT UNE INTERVENTION MILITAIRE EN SYRIE. TOUTES ! Même une intervention simplement aérienne.

Ce qui se passerait, ce serait une lutte armée encore plus inexpiable que maintenant. Et si d'aventure, les islamistes l'emportaient parce que le régime alaouite aurait craqué, d'abord ils s'entretueraient - ce qui ne serait pas vraiment à regretter, ils ont d'ailleurs commencé - mais surtout ils élimineraient totalement la communauté chrétienne, la plus ancienne du monde. Ce serait pour elle LA SOLUTION FINALE.

Et ce sang-là, Monsieur Hollande, vous l'auriez sur les mains ! Ce serait le déshonneur de la France, que vous représentez.

Votre régime, Monsieur Hollande, se veut socialiste, s'il n'est plus national - oh non ! Vous est-il vraiment indispensable de vous mettre à la remorque des États-Unis, de vous faire le toutou du capitalisme militariste américain, comme diraient vos camarades communistes ?

Bachar el-Assad. est assurément un dictateur féroce et sanguinaire. S'il tombe, il sera remplacé par 150 à 200 dictateurs aussi féroces et sanguinaires, si ce n'est plus. Avec  Bachar el-Assad. les chrétiens sont  tranquilles. Avec les islamistes, ils seront sauvagement exterminés.

Mon choix est fait. Et il devrait être celui de tout chrétien conscient.

Il ne nous reste plus qu'à compter sur Poutine pour empêcher que le pire n'arrive.

Merci d'avance à lui !

dimanche 18 août 2013

17/08/2013
Lettre ouverte au Pape François, par Hélios d'Alexandrie

Cette lettre ouverte est dure, presque virulente... Mais nous mettons-nous à la place des chrétiens d'Egypte qui, avec ceux du Proche-Orient, constituent les plus anciennes communautés chrétiennes au monde ? Ils font l'objet d'un pogrom généralisé dans l’indifférence complice des gouvernements occidentaux, y compris celui des Etats-Unis d'Amérique qui invoque Dieu à tout bout de champ !

Et si l'Eglise catholique romaine s'y met aussi !

C'est très évangélique d'aimer nos ennemis, comme notre Seigneur nous l'a ordonné. Mais a-t-il sous-entendu qu'il fallait leur livrer ou leur abandonner nos propres frères ?

Heureusement les Eglises orthodoxes ne l'entendent pas ainsi. Mais leur voix est inaudible en Occident. Seules portent la voix, et surtout l'action, de Vladimir Poussine. Quelques soient ses motifs profonds, il fait ce qu'il faut faire. Dieu le protège !


Hélios est un chrétien d'Egypte, probablement pas catholique romain ; mais le père Boulad l'est, qui dit la même chose.

Et si on les écoutait ? 
Votre Sainteté,

Décidément vous avez décidé de plaire, non pas à St-Pierre dont vous êtes le successeur, ni à Jésus-Christ qui à trois reprises lui a dit : « pais mes brebis » mais au « monde », celui dont Jésus a parlé quand il a dit :
        « Dans le monde vous aurez à souffrir, mais gardez courage! J’ai vaincu le monde.»

Il est loin le temps où l’Esprit Saint qui habitait les chrétiens transformait le « monde ». À présent c’est le « monde » qui transforme les chrétiens du plus humble jusqu’au plus élevé, c’est à dire jusqu’à vous. L’Église n’est certes pas populaire, l’Église a mauvaise presse, on peut même dire qu’elle est copieusement dénigrée, non sans raisons, mais lesquelles? Certainement pas parce qu’elle reflète de moins en moins le Christ et qu’elle a pratiquement cessé d’offrir l’Évangile à ceux qui ont faim et soif de vérité. Si ce n’était que pour cela elle se mériterait plutôt les éloges et les félicitations de ceux dont vous souhaitez l’approbation. Non, les censeurs contemporains et les ingénieurs sociaux, n’ont que faire du message évangélique qui les fait fuir, comme la lumière fait fuir les chauves-souris; le fiel qu’ils déversent à profusion sur l’Église n’a qu’un seul but, l’inciter à se transformer en miroir, pour refléter le « monde » qu’ils s’évertuent à remodeler.
Grâce à vous l’Église est en train de vivre une métamorphose, elle cessera d’être conservatrice, elle se conformera aux normes du « monde », et entrera sagement dans le moule, celui d’une « avant-garde » conformiste et stérile, qui se fait une obsession de suivre le courant dominant.
Bien dans l’esprit du temps, l’Église à travers vos déclarations officielles, ne dit pas toute la vérité, seulement celle qui est correct ou politiquement rentable de dire. Vos propos larmoyants sur la « mondialisation de l’indifférence » à la plage de Lampedusa le 8 juillet dernier, font bon marché des souffrances des habitants de cette petite île, jadis paisible, qui sert de porte d’entrée à des centaines de milliers de jeunes musulmans, dont un grand nombre se destine au djihad au cœur même de l’Europe. Quelle était votre intention quand vous avez parlé de « mondialisation de l’indifférence?» Souhaitez-vous que l’Italie, et tant qu’à y être l’Europe entière, affrètent paquebots et traversiers pour recueillir ces clandestins sur les bords même de l’Afrique? Avez-vous la conviction que les européens tardent à se suicider et qu’ils feraient mieux de se dépêcher? À qui cherchez-vous à plaire par vos propos, si ce n’est à ceux qui plaident haut et fort pour une politique de porte grande ouverte à l'immigration, et qui  pratiquent le terrorisme intellectuel contre ceux qui s’inquiètent pour l’avenir de l’Europe?
Il y a à peine quelques jours vous avez déploré les centaines de victimes des affrontements entre les frères musulmans et les forces de l’ordre en Égypte, ce faisant vous avez fait écho à la désinformation des médias en occident, pour qui les assassins sont les victimes et ceux qui protègent leur pays, les bourreaux. Pourtant, grâce à l’information de première main que vous recevez régulièrement, vous étiez au courant des horreurs perpétrées par les frères musulmans contre les chrétiens et les églises en Égypte. Vous avez observé de votre palais pontifical, l’escalade continue de la violence programmée et minutieusement exécutée contre tout ce qui est chrétien. Le 14 août, en quelques heures plus de soixante églises, monastères et couvents ont été incendiées et plus de cent civils chrétiens égorgés ou lynchés par les frères musulmans dans des attaques coordonnées, sans compter les centaines de maisons et de commerces détruits, les viols, les rapts d’enfants et de jeunes filles. Vous l’avez appris assez tôt mais vous avez choisi de ne rien dire.
La pyromanie anti-églises est sans aucun doute halal et conforme au coran et à la sunna de Mahomet, pour qui, contrairement à votre prédécesseur, vous exprimez le plus profond respect. Désireux de rebâtir les ponts avec les milliers d’imams qui intoxiquent de leurs propos haineux l’esprit des jeunes en Europe, vous vous êtes soigneusement abstenu de dénoncer le martyr systématique des chrétiens, non seulement en Égypte mais partout dans les pays à majorité islamique, particulièrement en Irak et en Syrie. Vous avez même demandé publiquement aux chrétiens catholiques de s’autocensurer en s’interdisant de dire la vérité sur l’islam et sur le double discours des islamistes.
Nul doute que vos prises de position ont comblé d’aise les élites « intellectuelles », politiques et médiatiques, à preuve ils vous couvrent d’éloges et ne se privent pas de claironner partout que le « changement »  longtemps souhaité est en voie de se produire au sein de l’Église.
Pensant aux martyrs des chrétiens par les musulmans, je me fais un devoir de vous rappeler ces paroles que Jésus a prononcées la veille de sa crucifixion :
        « …L’heure vient où quiconque vous tuera pensera rendre un culte à Dieu. Et cela, ils le feront pour n’avoir reconnu ni le Père ni moi. Mais je  vous ai dit cela, pour qu’une fois leur heure venue, vous vous rappeliez que je vous l’ai dit. »
Et plus loin il a prononcé ces paroles :
       « Dans le monde vous aurez à souffrir. Mais gardez courage! J’ai vaincu le monde. »
Saviez-vous que les coptes d’Égypte se répètent constamment ces passages de l’Évangile selon Saint-Jean pour se donner du courage et de la patience?
Pensant aux islamistes à l’égard de qui vous faites preuve de tant d’empressement, je ne peux me priver de vous rappeler ce passage de l’Évangile selon St-Mathieu :
        « Méfiez-vous des faux prophètes, qui viennent à vous déguisés en brebis, mais au-dedans sont des loups rapaces. C’est à leurs fruits que vous les  reconnaîtrez. Cueille-t-on des raisins sur des épines? Ou des figues sur des chardons?... Tout arbre qui ne donne pas un bon fruit on le coupe et on  le jette au feu. »
Les fruits empoisonnés des islamistes on peut les cueillir partout, en Égypte, en Syrie, en Palestine, en Irak, au Nigéria, au Pakistan, en Thaïlande, en Indonésie aux Philippines et de plus en plus en Europe et en Amérique. Peut-être est-il temps que vous commenciez à vous en méfier!
Pensant à votre désir de plaire aux bien-pensants et à ceux qui se font un point d’honneur de mépriser le Christ et le christianisme je vous rappelle cet autre passage de l’Évangile selon St-Mathieu :
        « Le disciple n’est pas au-dessus du maître, ni le serviteur au-dessus de son patron. Du moment qu’ils ont traité de Belzébul (Satan) le maître de  maison(le christ), que ne diront-ils pas de sa maisonnée! »
Et plus loin il a ajouté ceci :
        « Quiconque se déclarera pour moi devant les hommes, moi aussi je me déclarerai pour lui devant mon Père qui est dans les cieux; mais celui qui  m’aura renié devant les hommes, à mon tour je le renierai devant mon Père qui est dans les cieux. »
Vous êtes le premier témoin du Christ, vous êtes également le successeur de Pierre à qui Jésus après sa résurrection a dit par trois fois : « Pais mes brebis! » Auparavant Jésus en parlant de lui-même avait dit :
        «Je suis le bon pasteur; le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis. Le mercenaire, qui n’est pas le pasteur et à qui n’appartiennent pas les brebis, voit-il venir le loup, il laisse les brebis et s’enfuit, et le loup s’en empare et les disperse. »
La question que je permets de vous poser est celle-là : « Que ferez-vous face au loup quand il se présentera? »
Et j’aimerais ajouter ceci : « ne trouvez-vous pas que les paroles que Jésus-Christ a prononcées il y a presque deux mille ans sont étonnement d’actualité, qu’elles s’appliquent à vous et aux évènements dramatiques qui se déroulent dans le monde? »
Il me reste à espérer que cette lettre vous parviendra et que vous aurez la patience de la lire. Si vous trouvez mes paroles trop dures ou trop injustes, dites-vous que les chrétiens qu’on terrorise, qu’on torture et qu’on tue en Égypte en Syrie et ailleurs, subissent bien plus de dureté et d’injustice.

Votre frère dans le Christ,


Hélios d’Alexandrie
Rédigé le 17/08/2013 dans Chronique d'Hélios d'Alexandrie | Lien permanent

repris de www.postedeveille.ca



vendredi 16 août 2013

Sur la Fête nationale

Sur la Fete nationale


La fête nationale de la France chrétienne et royale (double pléonasme) a lieu le 15 août.

Il n’est pas inutile d’expliquer pourquoi.

Un peu d’histoire

Sous l’ancienne monarchie, il n’y avait pas de fête nationale. En tenaient lieu les très nombreuses fêtes religieuses, dans lesquelles les peuples du royaume (expression plus juste que « le peuple », notion forgée par la révolution française), communiaient, avec les corps constitués, autour du roi, dans une même piété et ferveur. Ces fêtes étaient d’importance inégale et elles étaient célébrées avec  plus ou moins d’éclat selon cette importance. Pour le royaume prédominaient la fête de saint Michel, le 29 septembre, et celle de saint Louis, le 25 août, tous deux protecteurs de la France. S’y ajoutait à Paris la fête de sainte Geneviève, le 3 janvier, protectrice particulière de la ville.

Néanmoins, dans toute l’étendue du royaume, la fête de l’Assomption, le 15 août, était célébrée avec un faste particulier, en application des  prescriptions de ce qu’on a appelé « le vœu de Louis XIII », à savoir la consécration de la France à la très Sainte Vierge Marie (voir ci-dessous). Cette fête étant célébrée dans toute la France à la même date par un édit de l’autorité royale, on peut en bonne logique considérer qu’elle avait un caractère national même si elle n’en eut jamais l’appellation.

Cet édit fut aboli par l’assemblée législative le 14 avril 1792, entre autres mesures antireligieuses comme l'interdiction  du port du costume ecclésiastique. C’est que les acteurs de la révolution qui étaient au départ en majorité déistes, donc non chrétiens, devinrent au cours des ans, les uns succédant aux autres au prix d’une suite d’épurations sanglantes, de plus en plus viscéralement antichrétiens. On connaît les persécutions qui s’abattirent sur ceux qui faisaient profession de christianisme et qui étaient par conséquent réputés « ennemis de la révolution » : laïcs et surtout clercs, qui furent massacrés ou, au mieux, déportés. Même ceux qui avaient juré de bonne foi fidélité à la « constitution civile du clergé » (12 juillet-24 août 1790) furent assez vite tracassés, vilipendés, incités à apostasier. Le tout accompagné de ce « vandalisme » dénoncé en pure perte par l’abbé Grégoire, créateur du terme.

La première fête nationale de la France nouvelle fut la « fête de la Fédération » célébrée sur le Champ de Mars en présence du roi et de plus de 100 000 personnes par deux clercs futurs apostats : l’évêque d’Autun 
Talleyrand-Périgord et l’abbé Louis (futur baron Louis de la Restauration) entourés de 300 prêtres[1].

Vint après cela une « fête de la fondation de la république » célébrée le 1er vendémiaire de chaque année de 1793 à 1803.

Ensuite parut Napoléon.

L’Usurpateur usurpa aussi la fête du 15 août. C’était la date anniversaire de sa naissance (15 août 1769) et aussi celle de la ratification du concordat (15 août 1801)[2] rétablissant la paix avec l’Eglise catholique romaine. Le légat du pape, le cardinal Caprara, dénicha obligeamment un saint Néapolis jusqu’alors inconnu et qu’on décida de fêter le 15 août.  Ainsi la Saint Napoléon devint-elle fête nationale officielle, d’abord de 1806 à 1813 puis, sous le second Empire, de 1852 à 1870.

Ce n’est que par la loi du 6 juillet 1880 que fut instituée une fête nationale de la république, en commémoration de la fête de la fédération de 1790 (donc aussi, sans que ce soit dit, de la prise de la Bastille).[3]

Le vœu de Louis XIII

Au bout de 23 ans de mariage, la reine Anne d’Autriche n’attendait toujours pas d’enfant, ce qui fragilisait la couronne, en plaçant en position d’héritier Gaston d’Orléans, frère puîné de Louis XIII, intrigant patenté, conspirateur brouillon et poltron (il abandonna toujours ses complices).. Même si le couple s’entendait mal, et même fort mal, tous deux étaient très pieux et ils multipliaient prières et pèlerinages en vue de cette grossesse tant désirée. Et voilà qu’au début de l’année 1638, celle-ci se déclare.  D’où cet édit du 16 février consacrant le royaume, le roi et la famille royale à la Reine des cieux.

Et le 5 septembre 1638 naquit le futur Louis XIV, le Grand Roi.[4]

Voici donc le texte de cet édit, qui mérite d’être rappelé :

Louis, par la grâce de Dieu, roi de France et de Navarre.

A tous ceux qui ces présentes lettres verront, Salut.

Dieu qui élève les rois au trône de leur grandeur, non content de nous avoir donné l'esprit qu'il départ à tous les princes de la terre pour la conduite de leurs peuples, a voulu prendre un soin si spécial et de notre personne et de notre état, que nous ne pouvons considérer le bonheur du cours de notre règne, sans y voir autant d'effets merveilleux de sa bonté, que d'accidents qui nous pouvaient perdre.
Lorsque nous sommes entré au gouvernement de cette couronne, la faiblesse de notre âge donna sujet à quelques mauvais esprits d'en troubler la tranquillité ; mais cette main divine soutint avec tant de force la justice de notre cause que l'on vit en même temps la naissance et la fin de ces pernicieux desseins. En divers autres temps, l'artifice des hommes et la malice du diable ayant suscité et fomenté des divisions non moins dangereuses pour notre couronne que préjudiciables au repos de notre maison, il lui a plu en détourner le mal avec autant de douceur que de justice.
La rébellion de l'hérésie ayant aussi formé un parti dans l'Etat, qui n'avait d'autre but que de partager notre autorité, il s'est servi de nous pour en abattre l'orgueil, et a permis que nous ayons relevé ses saints autels en tous les lieux où la violence de cet injuste parti en avait ôté les marques.
Quand nous avons entrepris la protection de nos alliés, il a donné des succès si heureux à nos armes, qu'à la vue de toute l'Europe, contre l'espérance de tout le monde, nous les avons rétablis en la possession de leurs états dont ils avaient été dépouillés.
Si les plus grandes forces des ennemis de cette couronne, se sont ralliées pour conspirer sa ruine, il a confondu leurs ambitieux desseins pour faire voir à toutes les nations que, comme sa providence a fondé cet Etat, sa bonté le conserve et sa puissance le défend.
Tant de grâces si évidentes font que pour n'en différer pas la reconnaissance, sans attendre la paix, qui nous viendra sans doute de la même main dont nous les avons reçues, et que nous désirons avec ardeur pour en faire sentir les fruits aux peuples qui nous sont commis, nous avons cru être obligés, nous prosternant aux pieds de sa majesté divine que nous adorons en trois personnes, à ceux de la Sainte Vierge et de la sacrée croix, où nous vénérons l'accomplissement des mystères de notre Rédemption par la vie et la mort du fils de Dieu en notre chair, de nous consacrer à la grandeur de Dieu par son fils rabaissé jusqu'à nous, et à ce fils par sa mère élevée jusqu'à lui ; en la protection de laquelle nous mettons particulièrement notre personne, notre Etat, notre couronne et tous nos sujets pour obtenir par ce moyen celle de la Sainte-Trinité, par son intercession et de toute la cour céleste par son autorité et exemple, nos mains n'étant pas assez pures pour présenter nos offrandes à la pureté même, nous croyons que celles qui ont été dignes de le porter, les rendront hosties agréables et c'est chose bien raisonnable qu'ayant été médiatrice de ces bienfaits, elle le soit de nos actions de grâces.
A ces causes, nous avons déclaré et déclarons que prenant la très sainte et très glorieuse Vierge pour protectrice spéciale de notre royaume, nous lui consacrons particulièrement notre personne, notre Etat, notre couronne et nos sujets, la suppliant de nous vouloir inspirer une sainte conduite et de défendre avec tant de soin ce royaume contre l'effort de tous ses ennemis, que, soit qu'il souffre du fléau de la guerre ou jouisse de la douceur de la paix que nous demandons à Dieu de tout notre cœur, il ne sorte point des voies de la grâce qui conduisent à celles de la gloire. Et afin que la postérité ne puisse manquer à suivre nos volontés en ce sujet, pour monument et marque immortelle de la consécration présente que nous faisons, nous ferons construire de nouveau le grand autel de la cathédrale de Paris avec une image de la Vierge qui tienne dans ses bras celle de son précieux Fils descendu de la Croix , et où nous serons représenté aux pieds du Fils et de la Mère comme leur offrant notre couronne et notre sceptre.
Nous admonestons le sieur Archevêque de Paris et néanmoins lui enjoignons que tous les ans le jour et fête de l'Assomption, il fasse faire commémoration de notre présente déclaration à la grand'messe qui se dira en son église cathédrale, et qu'après les vêpres du dit jour, il soit fait une procession en la dite église à laquelle assisteront toutes les compagnies souveraines et le corps de ville, avec pareille cérémonie que celle qui s'observe aux processions générales les plus solennelles ; ce que nous voulons aussi être fait en toutes les églises tant paroissiales que celles des monastères de la dite ville et faubourg, et en toutes les villes, bourgs et villages du dit diocèse de Paris.
Exhortons pareillement tous les archevêques et évêques de notre royaume et néanmoins leur enjoignons de faire célébrer la même solennité en leurs églises épiscopales et autres églises de leur diocèse ; entendant qu'à la dite cérémonie les cours de Parlement et autres compagnies souveraines et les principaux officiers de la ville y soient présents ; et d'autant qu'il y a plusieurs épiscopales qui ne sont pas dédiées à la Vierge, nous exhortons les dits archevêques et évêques en ce cas de lui dédier la principale chapelle des dites églises pour y être fait la dite cérémonie et d'y élever un autel avec un ornement convenable à une action si célèbre et d'admonester tous nos peuples d'avoir une dévotion particulière à la Vierge, d'implorer en ce jour sa protection afin que sous une si puissante patronne notre royaume soit à couvert de toutes les entreprises de ses ennemis, qu'il jouisse largement d'une bonne paix ; que Dieu y soit servi et révéré si saintement à la dernière fin pour laquelle nous avons été créés ; car tel est notre bon plaisir.
Donné à Saint-Germain-en-Laye, le dixième jour de février, l'an de grâce mil six cent trente-huit, et de notre règne le vingt-huit.

C’est donc à bon droit que les royalistes légitimistes célèbrent, au lieu d’une fête républicaine et païenne, la fête, comme je le disais en commençant, de la France chrétienne et royale.

Le vœu de Louis XIII
(Philippe de Champaigne)




[1] La petite histoire conte que Talleyrand, se tournant vers son acolyte, lui aurait glissé à mi-voix : Ne me faites pas rire !
[2] Signé le 15 juillet, ratifié par le pape Pie VII le 15 août.
[3] La « Marseillaise » avait été décrétée hymne national le 14 février 1879.
[4] A certains qui parlaient de miracle, Louis XIII répondit en bougonnant : Le beau miracle qu’un mari fasse un enfant à sa femme quand il couche avec elle ! Joli mot d’esprit. N’empêche qu’il avait fallu attendre 23 ans.